Tout simplement un enjeu géostratégique pour les nations afin d’avoir les capacités d’effectuer une transition énergétique de qualité !
Commençons par définir les terres rares. Ce sont des métaux et des composés métalliques utilisés dans un grand nombre de procédés de fabrication de haute technologie, notamment dans les technologies d’avenir. Présents dans les batteries, écrans, téléphones portables, ordinateurs, missiles, éoliennes. Ce sont des métaux qui sont très difficilement accessibles.
Voici quelques exemples des matériaux peu connus, mais aussi des matériaux avec un peu plus de notoriété comme le coltan, cobalt, lithium, nickel, le mercure, le scandium, gallium, indium, le néodyme (présent dans les moteurs des voitures électriques, ce qui permet aussi à votre téléphone de vibrer et aussi les éoliennes offshore).
Ils sont présents partout, mais la plupart du monde ne le sait pas !
Tout d’abord, les Chinois sont les leaders en terre rare, ils ont un quasi-monopole qui va de la production, mais aussi jusqu’aux traitements des terres rares. Les Chinois avaient fait le pari d’investir et de développer massivement l’industrie des terres rares, car ils n’avaient pas de pétrole ou de gaz. Ils savaient que les occidentaux en auraient besoin, car l’occident dispose de très peu de terre rare.
Toutefois, il est important de dire que la production et le traitement des terres rares sont extrêmement polluant. À l’époque, cela arrangeait bien une partie des occidentaux car, ils se disaient, les Chinois veulent polluer chez eux, c’est parfait, on les laisse faire. Cela a créé le monopole de la Chine jusqu’au moment où l’occident s’aperçoit de la dépendance qu’ils ont. Tout comme quand l’occident, c’est aperçu qu’ils étaient dépendants à 60 % du gaz russe.
Cependant, il faut savoir que la France, l’Australie et les États-Unis produisaient des terres rares, mais dans les années 1980-1990, ils sont tous délocalisés leurs industries en Chine. Ce qui a rendu la Chine à la tête d’un pactole. Toute cette production de terres rares qu’elles pouvaient maintenant assumer sur son territoire pour le compte des pays occidentaux. C’est ainsi, finalement, que le monde va très bien s’organiser. Entre d’un côté ceux qui produisent en salissant leur environnement et ceux qui profitent de ces métaux raffinés, qui les mettent dans leurs jolis objets technologiques du quotidien en disant regardez, nous sommes propres et nous sommes responsables envers les générations futures alors que pour réalité la pollution a juste été délocalisée.
La montée en puissance des besoins en terres rares et de métaux rares est en train de bouleverser les équilibres de la planète. Notre modernité est faite de métaux, on ne peut pas se passer de métaux abondants comme le fer et le cuivre qui est important pour la transition énergétique et numérique, mais aussi des métaux dits rare.
Les occidentaux à la recherche des terres rares !
Un point important à rappeler, c’est qu’il est très polluant de produire et traiter les terres rares, cependant l’occident en a besoin pour son industrie et ainsi baisser sa dépendance vis-à-vis des pays étrangers. La question qu’il faut se poser, c’est ou sommes-nous prêts à aller pour exploiter ces terres rares.
Une première mine de lithium va être exploitée en France, avec l’ambition d’équiper 700 000 véhicules en batteries par an. Le leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie, le groupe Imerys a annoncé le lancement d’un important projet d’exploitation de lithium à Echassières dans l’Allier.
Cependant, la production ne débutera qu’en 2028. Avoir une mine en France, c’est bien, mais c’est mieux d’avoir la mine, car la raffinerie est tout aussi importante, vous n’avez pas de souveraineté minérale si vous avez que la mine, il vous faut l’usine aussi car, le minerai sera envoyé à l’étranger pour y être raffiné, sûrement en Chine.
Un point sur les batteries électriques, qui sont faites essentiellement en lithium.
Toutes les grandes entreprises minières cherchent du lithium partout. Le lithium est l’un des grands métaux de la transition énergétique, car sans lithium, il n’y a pas de stockage de batterie. Afin d’assurer les besoins de la transition énergétique, la demande en lithium explose. Par contre, il est polluant de l’exploiter.
Selon l’agence internationale de l’Énergie, la production va être multipliée par 42 entre 2020 et 2040.
Le lithium est présent en Australie, premier producteur de lithium qui représente 55 % de la production mondiale. Ensuite la Chine avec 14 % et le triangle ABC qui est l’Argentine, la Bolivie et le Chili.
Le principal problème avec le lithium est qu’il faut de l’eau pour le raffiner, pour qu’il soit prêt à l’emploi. Toutefois les zones ou la production à lieux, ce sont des zones arides ou il n’y a pas forcément d’eau.
Il y a des conflits que se créer avec les besoins pour l’industrie et les besoins des agriculteurs sur place ce qui en fait un conflit d’usage. Le problème, c’est que le lithium n’est pas le seul cas isolé, car beaucoup d’autres matières ont besoin d’eau pour être exploitée.
Voici quelques pays qui disposent de terres rares mis à part la Chine. L’exploitation du cobalt en République démocratique du Congo. La RDC a une carte importante à jouer. L’Économie congolaise dispose de plus de 60 % des réserves mondiales de cobalt. L’Indonésie qui est le premier producteur mondial de nickel.
Repassons à la Chine, qui est le pays des terres rares !
Vu qu’elle possède un monopole elle va alors remonter la chaîne de valeur et produire moins de terres rares et ainsi produire des produits finis. Elle va commencer à vendre les aimants de Néodyme-fer-bore qui sont stratégiques pour la transition énergétique.
Tout le monde fait la promotion des éoliennes offshore, ce que tout le monde oublie de dire, c’est que ce sont les Chinois qui produisent les éoliennes. Il y aussi le fait que la Chine représente 80 à 90 % de la production mondiale d’aimants qui sont nécessaires pour les éoliennes offshores. En outre la Chine, c’est aussi 60-70 % de la production de batterie de voiture électrique, mais encore jusqu’à 60 % de la production mondiale de panneaux solaires puisque la Chine a le silicium métal elle le produit elle-même et remonte la chaîne de valeur.
La question qu’on peut se poser, c’est la suivante : est-ce que la Chine est la grande gagnante de la transition énergétique ? Seul l’avenir nous le dira !
Un monde plus vert sera un monde plus cher, la transition énergétique va s’accompagner de troubles sociaux…
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