Comprendre l’évolution du prix des carburants à la pompe !
La France est réputée pour sa gastronomie et ses recettes, qui voyagent à travers le monde. Découvrons ensemble la recette du prix des carburants à la pompe ! Excitant non ?
Comme pour une recette, celle-ci se décompose en plusieurs éléments, prenons l’exemple des lasagnes !
On va commencer par faire une pâte maison, on utilise notre farine et nos œufs, puis une fois la pâte prête, on cuit la viande, on y rajoute la sauce tomate, on n’oublie pas de faire revenir la béchamel puis on réalise l’assemblage de nos lasagnes.
Pour le prix des carburants, il y a la même idée, il faut décomposer la recette :
• Il y a le coût du pétrole brut qui est soumis à la loi du marché via l’offre et la demande, le prix est donc variable.
•Il y a le coût de production/raffinage qui permet de transformer le pétrole en carburant.
• Un coût de transport, stockage et distribution dans les différentes stations-services qui va être impactées par la concurrence aussi.
• Le dernier coût qui est le plus important est les taxes spécifiques auxquelles sont soumis les carburants. Celles-ci varient d’un pays à un autre, ce qui explique les écarts de prix. En France, les taxes comptent approximativement pour 60 % des prix de l’essence et du gazole à la pompe.
En quoi consiste le raffinage ?
Revenons sur quelque chose d’important qui est le raffinage, un process essentiel pour qu’on puisse utiliser les différents carburants à la pompe.
Le pétrole brut est une huile extraite du sous-sol. Il est composé de différentes d’hydrocarbures, de soufre, d’azote et d’oxygène. Cette matière première est plus ou moins gazeuse, visqueuse ou liquide. Pour obtenir des carburants utilisables (essence, gazole, fioul, par exemple), cette matière première doit être transformée. C’est ce qu’on appelle le raffinage.
Le processus comprend quatre opérations :
• La séparation (distillation) : le pétrole brut est fractionné en plusieurs produits du plus léger (en carbone) au plus lourd (au fond de la colonne de distillation).
• La transformation : les molécules sont brisées pour obtenir des produits plus légers (le craquage catalytique, par exemple) ou modifiées (le reformage, par exemple).
• L’épuration : suppression de produits indésirables comme le souffre.
• Le mélange de plusieurs produits de base pour obtenir des produits commercialisables.
Passons maintenant aux décryptages des différentes taxes spécifiques !
Élaborons les différentes taxes auxquelles sont soumis les carburants. La plus connue est sans doute la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est de 20 % sur les carburants. À noter qu’elle s’applique sur la somme globale, TICPE comprise, un instant, je vais y revenir sur ce qu’est la TICPE. Et oui une taxe sur une autre taxe, c’est bien français !
La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) s’applique sur les produits pétroliers voués à servir de carburant ou d’énergie de chauffage. La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) constitue une part significative (environ 40%) du prix de l’essence et du gazole à la pompe.
La taxe est calculée proportionnellement au poids ou au volume du produit énergétique au moment de sa mise en circulation. Elle n’est pas calculée sur le prix de vente. Son montant est fixe pour chaque litre vendu, mais variable selon la région (Île-de-France, corse).
L’accise est payée par les professionnels qui gèrent la production, l’importation et le stockage des produits énergétiques. Elle est directement répercutée sur le prix du carburant. Son taux est voté par le Parlement dans la loi de finances et il est modulable, au cours de l’année, en variation du cours du pétrole.
Une partie des recettes de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques est transférée, depuis le 1er janvier 2005, aux régions et départements, afin de compenser les transferts de compétences opérés à leur profit dans le cadre de la décentralisation.
Pour promouvoir le développement des infrastructures de transport, un transfert de TICPE est aussi prévu à destination :
• De l’Agence de financement des infrastructures de transport de France
• Île-de-France mobilités
La fiscalité sur les carburants est très importante pour les caisses de l’État. Avec une recette de 27 milliards d’euros en 2020, la TICPE constitue la 4e ressource d’impôts après la TVA, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés. Mais c’est aussi un financement important des collectivités locales (régions, départements) à qui l’État redistribue près de 40 % de la TICPE.
Le prix du pétrole sensibles aux taux de changes !
Les prix du pétrole étant fixés en dollars, leur évolution en France dépend également de celle du taux de change entre le dollar et l’euro.
Une des conséquences de l’augmentation des prix à la pompe est aussi due à la dévaluation de l’euro vis-à-vis du dollar, car si l’euro se déprécie contre le dollar alors il faudra plus d’euro pour la même quantité de dollar. Ainsi, nous payons nos importations de pétrole plus cher. Via cette augmentation cela est forcément répercuté sur les prix à la pompe !
La dépréciation d’une monnaie représente la baisse de la valeur d’une devise par rapport à une autre. Elle fait plus particulièrement référence aux devises ayant un taux de change flottant (qui correspond à une devise dont le cours est déterminé par des facteurs d’offre et de demande relatifs à d’autres devises). Il s’agit d’un système selon lequel la valeur d’une devise est définie par le marché du Forex, selon la loi de l’offre et de la demande.
Exemple : par exemple, si la paire EUR/USD est cotée à 1,2700, cela signifie que vous paieriez 1,27 $ pour 1 €.
Si le cours du EUR/USD passait de 1,2700 à 1,5000, on dirait alors que le dollar se serait déprécié et que l’euro se serait apprécié. En effet, vous auriez besoin de plus de dollars pour acheter la même quantité d’euro. On peut aussi dire que l’euro s’est renforcé et que le dollar s’est affaibli.
Il y a toutefois une corrélation entre l’économie, la finance, la géopolitique, ne l’oublions pas. Résultats, ce sont nous, le peuple qui devon encaisser les conséquences des mauvaises décisions à répétition de nos dirigeants.
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