Faisons un peu d’histoire pour remonter à la création des BRICS. L’acronyme BRICS désigne le rapprochement de quatre pays aux vastes territoires : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, auxquels s’est intégré l’Afrique du Sud en 2011. Depuis 2011, le groupe des BRICS a pris la forme d’une conférence diplomatique à part entière, donnant lieu à un sommet par an, se déroulant à tour de rôle dans chacun des cinq États. Le but de ces sommets est d’affirmer la place majeure de ces pays sur la scène internationale, et de mettre en scène leur poids économique et politique, visant à concurrencer l’influence des États-Unis ou encore de l’Union européenne.
L’acronyme est apparu pour la première fois en 2001 sous la plume de l’économiste britannique Jim O’Neill, dans un rapport de la banque d’investissement Goldman Sachs intitulé Building Better Global Economic BRICs (le « s » final correspond au pluriel et non à l’Afrique du Sud). Ce rapport établissait une projection de croissance montrant que ces pays, déjà importants dans l’économie mondiale en raison de leurs vastes marchés intérieurs, étaient appelés à peser de plus en plus, étant donné leur croissance économique annuelle rapide.
C’est surtout à partir de 2011, avec la tenue régulière de sommets et l’entrée de l’Afrique du Sud, que les BRICS sont devenus un groupe officiel. Sur le plan économique, ils se sont également doté en 2014 d’une banque de développement, la Nouvelle banque de développement, basée à Shanghai. Parmi les thèmes qui ont pu être au centre de leurs préoccupations, on trouve la lutte contre le protectionnisme de certains de leurs partenaires du G20 (G8 élargi) ou la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) et du Système monétaire international tout en accentuant l’importance de dédollariser leurs économies afin d’être moins dépendant de l’ogre Américain.
Le groupe des pays émergents BRICS – qui comprend aujourd’hui le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont pour but d’accroître leurs influences sur la scène internationale ! Actuellement, les BRICS représentent plus de 42 % de la population mondiale ce qui représente environ 3 milliards d’habitants.
À titre de comparaison, la population des pays membres de l’Otan représente 992 millions d’habitants. Ce groupe représente désormais 23 % du produit intérieur brut mondial ainsi que 18 % des échanges commerciaux. Année après année, il monte en puissance d’un point vue économique !
Entre 2000 et 2008, la croissance des BRICS est nettement supérieure à celles des pays développés. La croissance de ces pays a connu un fléchissement et atteint en 2009 son plus bas niveau : – 7,8 % de croissance pour la Russie et la Chine passe de 14, 2 % de croissance en 2007 à 9,6 % en 2009. Parmi les BRICS, la Chine affiche depuis une vingtaine d’années des taux de croissance les plus élevés.
En s’appuyant sur un large ensemble d’indicateurs, certains économistes projettent que d’ici à 2050 ces pays auront atteint un niveau de développement semblable à celui des nations occidentales.
Là où les pays occidentaux s’orientent désormais vers un modèle économique tourné vers les services, les BRICS, surtout la Chine, ont nourri leur croissance grâce à leur force industrielle. Cette force fut encouragée dans les premiers temps de leurs essors économiques par des politiques publiques interventionnistes (investissements dans l’éducation, la formation, les infrastructures, etc.), notamment en Chine. Ces politiques se sont matérialisé par une redistribution des facteurs de production vers les secteurs les plus productifs de l’économie, et notamment l’industrie manufacturière, se traduisant dans ces secteurs par un accroissement de la productivité du capital et du travail (phénomène de rattrapage technologique vis à vis des économies les plus avancées). Dans ce contexte, la croissance des BRICS a été stimulée par un formidable essor des exportations.
Ainsi, entre 1997 et 2018, le volume d’exportations de la Chine a été multiplié par 13, celui de l’Inde par 7 et celui du Brésil par 3.
À chacun sa force d'exportation !
D’un poids croissant dans les échanges économiques internationaux, les BRICS présentent néanmoins des spécialisations à l’exportation différentes. Pour la Chine, il s’agit de produits industriels manufacturés, pour l’Inde de services, pour la Russie de produits énergétiques, pour le Brésil de matières premières agricoles et pour l’Afrique du Sud de minerais.
Par ailleurs, la faiblesse des coûts de production de la Chine, de l’Inde et du Brésil a exercé une véritable force d’attraction pour les investissements directs étrangers (IDE) en provenance des autres pays du monde.
La Chine et la Russie vont investir 1,4 milliard de dollars pour ouvrir deux mines de lithium en Bolivie qui dispose de grandes quantités de ce métal nécessaire aux batteries de voiture électriques. L’entreprise Chinoise Citic Guoan et la Russe Uranium One Group, deux groupes à forte participation d’État, vont s’allier à la compagnie publique Yacimientos de Litio Bolivianos (YLB) pour construire deux usines de production de carbonate de lithium, a indiqué le président de la Bolivie, Luis Arce, lors d’un événement.
Via le plan de développement, Uranium One Group mettra 578 millions de dollars (532 millions d’euros) sur la table pour une usine dans le désert de sel de Pastos Grandes, et Citic Guoan en investira 857 millions (789 millions d’euros) pour un projet similaire dans celui d’Uyuni. Les deux sites se retrouvent dans le département de Potosi (sud-ouest).
Le lithium est un métal indispensable à la confection de batteries pour les véhicules électriques ou hybrides, ou d’autres types de systèmes de stockage d’énergie. Il est devenu une ressource stratégique face à la nécessité de rendre le secteur automobile plus écologique, bien que le recyclage des batteries usagées pose encore question.
La Bolivie estime à 21 millions de tonnes les quantités de lithium disponible dans le désert de sel d’Uyuni et assure qu’il s’agit du plus gros gisement au monde. Cependant, le pays sud-américain peine à exploiter ses immenses réserves pour des raisons géographiques et topographiques, mais aussi à cause de tensions politiques et d’un manque de savoir-faire.
GNL : le Qatar signe un nouveau contrat d’approvisionnement avec la Chine !
Quatre millions de tonnes de GNL par an pendant 27 ans. Tels sont les termes du contrat conclu entre le Qatar, un des principaux producteurs de GNL, et la Chine, un des plus grands importateurs de cette énergie.
Le richissime émirat du Golfe, qui est l’un des principaux producteurs de GNL au monde avec les Etats-Unis et l’Australie, compte déjà parmi ses principaux clients, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Le nouveau contrat gazier avec le Qatar intervient le jour où Pékin a annoncé des importations de pétrole russe ayant atteint en mai un niveau record depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Le nouveau contrat entre la Chine et le Qatar pourrait conduire à des conflits d’usage des GNL, opposant les pays européens au géant asiatique.
Le chômage est encore en baisse au Brésil, à 8,3%, soit 0,3 point de pourcentage de moins entre mars et mai par rapport au trimestre précédent, a annoncé vendredi l’Institut de statistiques brésilien IBGE dans un communiqué.
Une nouvelle monnaie pour les BRICS ?
Ce qui est intéressant reste le projet du groupe de pays connu sous le nom de BRICS de créer une nouvelle monnaie internationale destinées à concurrencer le dollar se précise. De plus en plus de pays ont récemment exprimé le souhait de rejoindre les BRICS.
La nouvelle monnaie pour les échanges commerciaux des BRICS sera adossée à l’or, et devrait être dévoilée en août lors du 15e sommet des BRICS en Afrique du Sud.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’une monnaie fiduciaire avec pièces et billets, mais d’un système reposant sur le système de la blockchain des crypto-monnaies. Étant entendu que la comparaison n’est que technique. La nouvelle devise étant évidemment sous contrôle des émetteurs. Ceci pour faciliter les échanges entre eux, ne plus être dépendants des variations des monnaies des uns et des autres et surtout sortir de la zone dollar. Cette idée s’inscrivait déjà dans la volonté de dédollarisation. Mais le plus important est que cette nouvelle devise sera adossée à l’or. De manière à immédiatement obtenir la confiance des marchés. Ce qui reviendrait à une déclaration de guerre économique au dollar.
Cette initiative n’est pas neuve. Sa mise en chantier a simplement été fortement accélérée par les sanctions prises par les Occidentaux au début de la guerre d’Ukraine. Sanctions dont l’inefficacité se confirme chaque jour.
Ainsi, les échanges entre la Russie et la Chine se font en yuan et rouble, avec l’Inde en roupies et roubles, etc. Toutefois, ce système manque de souplesse. À partir du moment où les BRICS disposeraient d’une monnaie commune considérée comme solide parce qu’être adossé au métal jaune, il n’y aurait plus aucune raison de payer les échanges en dollars.
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