Le déficit public est un concept économique qui désigne la situation où les dépenses publiques d’un pays (les dépenses de l’État, des collectivités locales et de la sécurité sociale) dépassent les recettes publiques (principalement les impôts, les taxes et les cotisations sociales) au cours d’une période donnée, généralement une année.
Comment fonctionne le déficit public ?
- Dépenses publiques : Ce sont toutes les dépenses engagées par les administrations publiques pour financer les services publics, les infrastructures, les aides sociales, les salaires des fonctionnaires, etc.
- Recettes publiques : Les recettes proviennent principalement des impôts et taxes collectés par l’État ainsi que des cotisations sociales.
- Calcul du déficit public : Le déficit public se calcule en soustrayant les recettes publiques des dépenses publiques.
Déficit publique = dépenses publiques – recettes publiques
- Si les dépenses sont supérieures aux recettes, on parle de déficit.
- Si les recettes sont supérieures aux dépenses, on parle d’excédent public.
Pourquoi le déficit public existe-t-il ?
Plusieurs raisons expliquent pourquoi un État peut être en déficit :
- Dépenses élevées pour des projets d’investissement, des aides sociales, la santé, l’éducation, etc.
- Faibles recettes fiscales dues à une réduction des impôts ou à une faible croissance économique.
- Conjonctures économiques : Pendant les crises économiques, les recettes fiscales diminuent, car l’activité économique ralentit, tandis que les dépenses sociales augmentent (allocations chômage, aides d’urgence, etc.).
- Politiques de relance : Lors des périodes de récession, les gouvernements peuvent volontairement augmenter les dépenses pour relancer l’économie, même si cela accroît le déficit.
Déficit public et critères de Maastricht
Dans la zone euro, les pays doivent respecter certains critères pour garantir la stabilité économique :
- Le déficit public ne doit pas dépasser 3 % du produit intérieur brut (PIB).
- La dette publique ne doit pas excéder 60 % du PIB.
En résumé, le déficit public représente un déséquilibre temporaire ou structurel entre les dépenses et les recettes publiques. Il est toléré dans certaines circonstances, mais un déficit persistant pose des défis à long terme pour l’économie d’un pays.
1. Types de déficits publics
- Déficit structurel : Il représente la part du déficit qui subsiste même lorsque l’économie est en situation normale, sans crise ou fluctuations particulières. Ce type de déficit est plus difficile à éliminer, car il montre des déséquilibres de fond.
- Déficit conjoncturel : Celui-ci est lié aux fluctuations économiques. Lors d’une récession, le déficit augmente souvent à cause de la baisse des recettes fiscales et de l’augmentation des dépenses sociales (chômage, aides d’urgence). Ce type de déficit peut diminuer quand l’économie repart à la hausse.
2. Les moyens de financer le déficit
- Emprunt auprès des marchés financiers : En émettant des obligations d’État, les gouvernements empruntent des fonds auprès d’investisseurs privés (banques, fonds de pension, etc.).
- Banque centrale : Certains pays (hors zone euro) peuvent demander à leur banque centrale de « monétiser » la dette, c’est-à-dire de créer de la monnaie pour financer le déficit, même si cela comporte des risques d’inflation.
- Augmentation des impôts ou réduction des dépenses : Les gouvernements peuvent décider d’augmenter les impôts ou de réduire leurs dépenses pour limiter le déficit, mais ces solutions peuvent impacter la croissance économique ou le pouvoir d’achat des citoyens.
3. Conséquences économiques du déficit public
- Effet sur l’inflation : En période de forte croissance et de déficit persistant, un pays peut connaître une hausse de l’inflation. Cela est particulièrement vrai si la banque centrale intervient en créant de la monnaie.
- Effet sur les taux d’intérêt : Un pays très endetté peut voir les taux d’intérêt sur sa dette augmenter, car les créanciers considèrent l’investissement comme risqué et exigent des rendements plus élevés.
- Effets sur la croissance économique : Un déficit public financé par la dette peut stimuler la croissance économique dans le court terme. Cependant, s’il est mal géré ou persistant, il risque de peser sur la croissance à long terme.
4. Exemples historiques de gestion des déficits
- Certains pays ont connu des périodes où ils ont drastiquement réduit leur déficit pour stabiliser leur économie (comme le Canada dans les années 1990).
- D’autres ont maintenu un déficit élevé sur une longue période, entraînant des situations de crise financière (comme la Grèce pendant la crise de la dette européenne).
5. Le débat autour du déficit public
- Approche keynésienne : Cette école de pensée considère que le déficit public peut être bénéfique en période de récession, car il stimule la demande.
- Approche classique : Les économistes classiques estiment que l’État doit éviter les déficits, car ils risquent de fausser les marchés, d’accroître la dette, et de créer des effets inflationnistes à long terme.
6. Impact sur la population et les services publics
- Un déficit prolongé peut aboutir à des politiques d’austérité, où le gouvernement réduit les dépenses publiques (santé, éducation, infrastructure, etc.), ce qui peut affecter la qualité de vie de la population.
- Au contraire, un déficit modéré peut permettre de financer des services publics de qualité et de soutenir l’investissement public pour améliorer les infrastructures du pays.
Conséquences du déficit public
- Augmentation de la dette publique : Le déficit public est financé en partie par des emprunts, ce qui augmente la dette de l’État.
- Risques pour l’économie : Une dette trop élevée peut entraîner une perte de confiance des investisseurs, des agences de notation, et des partenaires économiques.
- Impact sur les générations futures : Les dettes devront être remboursées, ce qui limite les marges de manœuvre des générations futures.
Une grande question qu’on peut se poser est celle de la soutenabilité de la dette … À suivre dans le prochain voyage !
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